Récit Saintélyon

FINISHER en 7h24, je décroche le Sainté d'argent (pour avoir réalisé moins de 7h30).

Maintenant, récupération. 

 

J'avais décidé de partir de Rouen vers 11h15 ce samedi, après avoir été voir mon  fils Nicolas jouer au football. Mais le match s'est fini plus tard que prévu et sous des trombes d'eau,  il a donc fallu que je repasse par la maison pour me changer.

La journée s'annonçe pluvieuse, voir très pluvieuse... Je dois récupérer mon compagnon-coach Zico à Paris, Porte d'Italie vers 13h, mais la pluie et les nombreux bouchons en arrivant sur Paris, m'ont fait arriver Porte d' Italie vers 14h20. Ensuite A6 et arrêt pour un plat de pâtes. J'avais prévu d'arriver vers Lyon vers 18h, finalement ce sera vers 19h30. Zico conduit pour que je me repose, mais finalement la pluie incessante et le stress de la course m'empêchent de vraiment dormir.Arrivés à Saint-Eienne, l'objectif est de ne pas perdre trop de temps, de récupérer le dossard, de faire un tour des stands et d'aller à la pasta party.

Personne au dossard, donc rapide, achat de bières artisanales pour l'après course, et 40 minutes de queue pour la pasta, finalement ce sera un petit resto à côté du Parc des expos. Ensuite repos dans la voiture en écoutant les matchs de la soirée de ligue 1.

23h20, départ pour le stade Geoffroy Guichard, 15' en marchant. J'essaie de me placer correctement en attendant le départ.

23H45, les relais partent.

Minuit, j'entends à peine le speaker donner le départ, ça coince un peu.

Les premiers kilos se passent sur le bitume, devant c'est parti vite. Je me retiens, alors que je sens que les jambes n'ont envie que de partir. En fait, 40' d'échauffement et puis enfin les sentiers, la boue, le noir total et la pluie qui redouble.

Ca glisse, il faut doubler les relais, et ce ne sont que des montagnes russes jusqu' à St-Christo en Jarez, où j'arrive après 1h30 de course. Pas de Zico, du monde, et un ravito agréable. Je me sens bien, je ne m'attarde pas.

Sympa tout ce public, et motivant, il est quand même 1h30 du matin. Ensuite, on va enchainer des montées, descentes dans la boue, sur le bitume. Comme d'hab, je monte bien et je descends tranquille, en fait je gère mes chevilles et mes TFL. Je passe à Moreau en 2h15, tout va bien, je bois un coca et je repars. Il ne pleut plus. Descente prudente vers Ste-Catherine, toujours pas de Zico. Je prends une soupe, je repars en mangeant un cake, je téléphone à Zico, il est perdu dans la campagne. Je lui donne rendez-vous à Lyon et lui conseille de dormir.

Juste après le ravito, je sens une crampe arriver à la cuisse (comme au Glazig, en février dernier, à 6 kms de l'arrivée, mais là il en reste encore 40). Finalement, avec l'expèrience, je la gère bien, je cours diffèremment, me force à boire plus.

On aperçoit les premières lumières vers Lyon, ça motive. J'arrive à St-Genoux en 4 h. Tout va bien, je gère bien ma course, et commence à penser à un temps correct, pourquoi pas la Sainté d'argent?

Mais 15' plus tard, les douleurs aux TFl commencent à se réveiller. Petit coup au moral, je me force à alterner course et marche, mais je sens bien que ce n'est pas trop efficace. L'objectif temps s'envole, il va falloir gèrer l'envie d'aller au boût sans l'objectif chrono. L'arrivée à Beaunant en 6h15, après la traversée d'un parc, une remontée boueuse et une descente sur le goudron me remontent le moral. Un bon ravito, et je me dis qu'1h15 pour rentrer, c'est jouable..Mais je ne connais pas la fin du parcours, les bénévoles me parlent d'un mur...( avec des passages à 20% et d'1,4km ) c'est vrai, mais je le monte en alternant marche et course (tout le monde marche, à part 2 ou 3 relais) relativement tranquille et je relance en haut.

J'ai décidé d'oublier mes TFL et de laisser aller. Du plat, de la descente, des escaliers, il n'y a plus de montée, et puis ce grand tour autour du Rhône, j'ai l'impression de traverser tout Lyon, pour ensuite revenir...

Et puis d'un seul coup, plus d'essence dans le moteur, la tête qui ne suit plus, je me dis que la Sainté bronze, c'est déjà bien, et que c'était ce qui était prévu. Alors je marche...Puis, 2 coureurs arrivent en sens inverse, et rejoignent le coureur devant moi, et lui annoncent qu'il reste 4 kms, que c'est plat, facile et qu'il est dans les temps pour faire moins de 7h30 tranquille..

Et là, regain de vitalité, je pense à la grande ligne droite dans la forêt du Rouvray (qui fait 5 kms et que je fais 3 ou 4 fois par semaine), à ma femme (qui m'a téléphoné plusieurs fois dans la nuit, qui attend mon arrivée pour bien dormir), à mes enfants, aux copains, et me dis que je ne vais pas rater la Sainté d'argent pour 5 ou 10' (car je ne sais pas quand je pourrai revenir la faire, car l'an prochain, ça tombe le jour des 40 ans de ma petite femme).

Les 2 coureurs, qui en fait, n'ont effectué qu'un relais de 20 kms, vont nous emmener sur des bases de 4 au kilo. Je n'ai plus mal, je ne pense qu'à l'arrivée et n'arrête pas de regarder ma montre. Quand je rencontre Zico sur le bas côté, à 2 kms de l'arrivée, il est incapable de nous suivre. Je vole, je double... un virage et je rentre dans le parc expo de Gerland, je franchis la ligne en 7h24, les bras levés et les larmes aux yeux...Il y a beaucoup de public, ça valait le coup de se sortir les tripes.

Je termine cette Saintélyon à la 417 ème place en 7h24, et me dis que sans ces problèmes de TFL, entre 6h30 e 6h45 c'était jouable, mais ça c'est de la théorie...

Un petit plaisir d'après course, une bonne bière fraiche, puis la douche, et visite du stade Gerland. Je comprends Aulas, qui veut un nouveau stade, car celui ci fait vraiment vieux.

Quel plaisir d'avoir fini cette course, pas si facile que ça, avec de la boue, de la pluie, et surtout 100% nuit.

9h00, retour sur l'A6, petit dej, petite sieste et retour sur Rouen, où j'arrive vers 16h30.

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